« Tout d’abord » – Compagnie Manie

S’habiller, nous identifier

Les vêtements sont le reflet de notre identité, de nos humeurs, de nous-même. Ils ne nous définissent pas, pourtant nous tenons à ce qu’ils nous ressemblent. Ces vêtements font partie de nous et nous permettent de nous développer dans une certaine mesure. Du changement, à l’adaptation jusqu’au prolongement de nous-même, nos vêtements ne nous tiennent pas seulement chaud. Les enfants grandissent, leur cerveau se développe. Leur apparence change, leur esprit évolue, ils doivent alors s’adapter. Les vêtements à usage quotidien prennent forme avec eux.

Grandir est le propre de la vie, cela caractérise un enfant. Lorsqu’un parent regarde l’étiquette du vêtement de son enfant il voit l’âge et la taille. Ces données ne sont pas toujours correspondantes. Car l’enfant, lui, ne porte pas son âge ou sa taille. Il porte le tissu, ces différentes matières qui l’englobent. Le cocon que forme ses couches de tissu est représentatif du besoin affectif de l’enfant. Pour Vincent Regnard le cocon symbolise plusieurs idées : le ventre de la mère, la gigoteuse (ce premier vêtement de bébé) et le doudou auquel l’enfant s’attache. Voir, sentir, toucher sont des sensations essentielles qui apportent un confort à l’enfant.

Les vêtements qui bougent avec le personnage permettent le développement de l’histoire.

Dans cette pièce le vêtement devient une source de plaisir. Ce que le personnage porte, qu’il lui sied ou non, lui fait ressentir des émotions de joie. Il y a ici un plaisir à grandir, à constater une évolution de soi et de ses vêtements. Ces vêtements peuvent être soit trop grands, soit trop petits, pourtant ils appartiennent à celui qui les endosse. Ils montrent une « intériorité expressive ». Eprouver l’envie de grandir prime dans ce spectacle. Grandir est le chemin des rêves, l’enfant voit le personnage s’envoler. Cet envol est physique, par l’air le drapé du tissu tournoie, l’impression est telle que le spectateur croit y voir des ailes accompagner ce mouvement onirique.

Des retours d’enfants ayant vu le spectacle affirment qu’ils ont cette vision du personnage qui prend de l’altitude.

L’enfant comprend alors qu’il tourne, qu’il s’enivre, qu’il a la tête qui tourne… Ce phénomène crée une liberté. Le personnage qui peu à peu se dévoile, part du sol, d’un appui stable, pour atteindre l’élévation. C’est ainsi qu’il donne envie aux enfants de grandir. L’amour du mouvement et de la danse prend une forte place dans ce spectacle. L’objectif est de rêver et faire rêver.

PILLON Gwenaëlle