L’OURS QUI N’ETAIT PAS LA – CIE LAROUKHYNE

Soyez attentif !

L’ours qui n’était pas là, une histoire qui met un point d’honneur sur l’émerveillement. A travers ce récit, les personnages nous enseignent comment vivre les expériences que la vie nous offre. Ces entités nous encouragent à apprécier les moments de bonheurs quotidiens. Avec ce spectacle nous partons de nos codes sociétaux pour les déployer et outrepasser leurs limites. Ainsi se révèlent des espaces imaginaires, et des possibles parmi lesquels chacun peut choisir sa route.

Cet ours, comme ce texte, est positif. L’histoire repose sur le bonheur d’être soi. Le choix de ce texte sommeille dans la difficulté qu’ont les jeunes à trouver leur place en tant qu’adulte. Caroline Husson veut décrire les processus que les jeunes doivent parcourir afin de savoir qui ils sont et d’assumer pleinement. Ce message est identique pour les adultes, être soi quand parfois cela n’entre pas dans les codes sociétaux est difficile mais constructif. Le temps d’une vie, chaque individu est conditionné à reproduire ce qu’il apprend, à « être comme » en suivant un modèle. Dans cette pièce, l’ours devient un modèle autre, celui qui connait l’excitation d’agir différemment, celui qui va à sa propre rencontre et vers les autres qui sont évidement des clés pour se comprendre.

L’ours représente ce que nous pouvons tous être. Il symbolise la force, le courage et la confiance qu’on peut développer en allant à la rencontre de soi.

Le côté pétillant de la vie se reflète par ce spectacle. Cette curiosité, cette fulgurance déterminent la partie la plus vivante de nous-même. Pour anecdote, Caroline Husson décrit une scène à laquelle elle a pu assister dans le métro. Les portes sont sur le point de se refermer, un homme, proche de louper son métro accourt. Il ne saute pas, ce n’est pas un bond mais un plongeon, un élan. Avec cet élan impressionnant, dans une naïveté retrouvée, cet homme vient de se donner la permission d’agir. Cette façon unique d’aborder la vie soulève des questions philosophiques. Dans certains moments, en étant honnête avec soi, chacun a fait l’expérience de la solitude. L’interprétation de la pièce dépend de là où en est le spectateur dans sa vie. Ce que le spectateur accepte, connait et ce qu’il se donne comme permission.

C’est par cette solitude que l’ours conquière sa singularité, son unicité.

L’interaction de cette pièce impacte le récit. Cette histoire est l’héritage de l’oralité, l’auteur, Oren Lavie, écrit pour que l’histoire soit racontée d’une personne à une autre, l’histoire est initiée par la formule « il était une fois » empruntée au genre du conte. Pour la mise en scène Caroline Husson s’adresse directement au public afin de vivre un moment de partage. Le jeu clownesque de la pièce prône un état de « tout est possible ». Un sentiment de liberté créative se transmet par les personnages pour le public. Caroline Husson s’autorise déplacements, interactions avec le public, elle varie les surprises. Elle valorise le public, pour la première semaine de création, elle a invité des enfants pour créer son personnage clownesque. Tout est donc envisageable, par ce spectacle, le public retrouve un champ des possibles parfois oublié.

PILLON Gwenaëlle