Terres Closes – Compagnie les petites gens

Des questions constructives

Les voix sur ce plateau sont celles de personnes libres. Le point de vue adopté est celui de personnes qui peuvent circuler comme bon leur semble car ils sont des papiers. Ces gages de liberté, ces certificats qui permettent de prendre tous types de transports sans risque. Ces papiers que l’on oublie dans nos sacs, sur nos bureaux, ces papiers que certains n’ont tous simplement pas ont une grande valeur.

Ce théâtre est documentaire. C’est un partage de parole. Et les comédiens jouent en chœurs. Quatre personnes occupant l’espace scénique proposent de porter les idées de tout à chacun. Il y a une diversité dans les propos. Toute cette création représente les nombreuses idées diffusent. De ces faits une poésie traverse l’histoire. A ce titre, une poésie née du contexte actuel.  Cette pièce aurait pu être une conférence, « on veut parler » de l’immigration, de l’image que renvoie l’étranger, de la doxa « alors, parlons-en ! ».

Le mur forme une barrière et physique et mental.

Les murs créent des remparts et des cloisons. D’un côté des personnes n’ont pas l’accords pour pénétrer les territoires et veulent pourtant s’y faire leur place. Alors que, en simultané, certaines personnes circulent librement à l’intérieur de ces murs. Certes, en sortir est simple, ce sont les mœurs qui les enferment et les protègent. 

Ici, par ce biais artistique, un questionnement se dessine.

Le parti prix de ce spectacle est d’ouvrir le dialogue. Le fait de réinstaurer une communication donne la possibilité de comprendre l’étranger. En tant qu’Européen, la vie est ordonnée. Parfois le doute s’installe. Par l’empathie, l’européen émet des questions. Comment comprendre les différents modes de vie ? Qui est-on reclus sur soi-même ? Qui est-on lorsque l’on s’ouvre au monde ?

Peu importe qui tu es socialement, ton ethnie. Tu es tutoyais. Le tutoiement est un outil difficilement abordable. En France, le vouvoiement est de rigueur face à une autorité. Dans cette pièce les frontières ne se limitent pas aux dogmes. Elles autorisent l’utilisation du « tu » car il est universel. C’est une façon Tu t’adresses à quelqu’un. La deuxième personne du singulier créer une proximité. Ce qui est une forme de respect en soi, du fait que tu considères l’autre comme ton égal. Le « tu » dans cette pièce est surtout une forme de modestie, personne ne parle à la place de quelqu’un d’autre. Tu n’empreintes pas le « je », tu le considères.  

PILLON Gwenaëlle