« Rites » Compagnie Propos

La corporalité

Le rite englobe des actions significatives. Ce sont des gestes abstraits qui font corps avec nous-même. Le rite a cet aspect répétitif qui apporte une symbolique à ce que nous faisons. Il a aussi un côté libérateur.

Le rite est un moment particulier pour l’homme. Il est symbolique et peut prendre des formes initiatiques, sacrées, progressistes ou de passassions. La pièce de théâtre créée par la compagnie A propos se base sur ce que serait un rite dans une société moderne. Beaucoup de ces rites, de ces danses folkloriques prenaient vie dans les campagnes. De nos jours, les hommes ont perdu l’habitude d’en pratiquer.

Ces évènements sont plus de l’ordre de l’extraordinaire que de l’exceptionnel.

La pièce est une conférence chorégraphiée. Les danseurs sont des professionnels. Il faut pourtant les voir comme « Monsieur tout le monde ». Le corps dans sa fonctionnalité donne un panel de possibilités. Le travail minimal qu’il offre, passionne. Le travail minimal permet d’exploiter un corps brut, sans une haute technicité et en extraire de la beauté. Le caractère technique de la danse n’entre pas en jeu, on s’y amuse, c’est cela qui prime.

Denis Plassard raconte ses rites de telle sorte qu’ils puissent être imaginés dansés, par des hommes politiques. Ces danses très spécifiques, particulières voire un peu bizarres se calquent aux hommes politiques d’aujourd’hui. L’aspect drôle réside dans le fait d’imaginer ces politiciens, jeunes étudiants à l’ENA, interpréter ces pas. Ces danses, dans ce spectacle paraissent comme une évidence, comme si elles étaient pratiquées depuis toujours.

Entre méthodisme ethnologique et imagination, la compagnie A propos crée le trouble et l’ambiguïté.

La danse a des bienfaits thérapeutiques. La danse permet de s’évader et de s’émanciper de ses contraintes journalières. Pour Denis Plassard, danser s’apparente à entrer dans l’eau : il y a un moment d’adaptation mais l’essentiel est de s’y jeter, de s’y confronter. Il y a une part d’enfance lorsque que l’adulte s’agite, l’enfant se permet de courir, se jeter à terre pendant que l’adulte est plus enfermer en lui-même. Il faut, pour cela, « lâcher l’image de soi » et danser. Cela apparait comme une évidence, pourtant danser, ensemble à l’unisson, est une réelle expérience de partage.

PILLON Gwenaëlle